Nous remercions Jean-Luc DESCHAMPS, de nous avoir transmis des informations de son ancien site internet
WEB MASTER : Jean-Luc DESCHAMPS et Christian CASON
Vous pouvez parcourir le calendrier, pour avoir, jour par jour ou, mois par mois les activités et les devoirs de mémoires de la section
La réalisation de l’historique de Maryse BASTIE (texte et photos ©) n’a pu se faire qu’avec le concours de Messieurs:
Le Vice-Président de la Société Lyonnaise d’Histoire de l’Aviation et de Documentation Aéronautique (SLHADA):
Le Conférencier et Webmaster de la SLHADA:
Le Président du Conservatoire Aéronautique du Limousin:
La Section ANSORAA Rhône Loire les remercie vivement pour leur active participation en nous confiant leurs archives photographiques et leurs documentations.
Marie-Louise BOMBEC naît à LIMOGES le 27 février 1898.
Elle est orpheline de père à l’âge de dix ans et issue du milieu ouvrier.
Pendant la Première Guerre Mondiale, en 1915 et à peine âgée de 17 ans,
elle se marie contre l’avis de sa famille avec Jean Baptiste GOURINCHAS avec
qui elle a un fils prénommé Germain la même année. Très rapidement elle
demande le divorce et l’obtient en 1920.
Elle est alors « piqueuse sur cuir » dans une usine de chaussures.
En 1917 elle prend son baptême de l’air.
En 1918 elle est secrétaire-dactylo à la Compagnie d’Electricité de Limoges. En 1922 elle se remarie avec son filleul de guerre, le Lieutenant aviateur Louis BASTIE, originaire de Fiac près de Toulouse, avec lequel elle gère un magasin de chaussures à Cognac.
Puis, en 1925, Louis BASTIE devient moniteur à l’école Camplan de Bordeaux-Mérignac et, c’est à ses côtés, à cette époque que Maryse BASTIE se découvre une passion pour l’aviation.
Elle apprend à piloter avec son moniteur Guy BART et obtient son brevet le 29 septembre 1925 sur la station aérienne de Bordeaux-Teynac (qui deviendra plus tard l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.)
Bien décidée à rentabiliser son brevet, elle cherche à attirer sur elle
l’attention d’un employeur et, pour se faire, n’hésite pas dès le
06 octobre 1925 à passer avec son CAUDRON G3 sous les câbles du pont
transbordeur de Bordeaux.
Le 15 octobre 1926, Louis BASTIE se tue dans un accident d’avion.
Loin de se décourager, elle devient monitrice de pilotage. Maryse BASTIE, montée à Paris, donne des baptêmes de l’air et fait de la publicité aérienne.
Elle fait également des démonstrations d’extincteurs de bord pour aéronefs.
Pour cela un système mettait le feu au moteur en vol puis Maryse BASTIE se posait et munie de son extincteur, elle éteignait l’incendie.
1926, année noire pour notre aviatrice qui ne totalise que deux vols de 20 minutes c1hacun.
Mais c’est aussi cette année-là qu’elle choisit sa devise: " SAVOIR VOULOIR " .
En 1927, elle fait des baptêmes de l’air à l’école PILAIN d’Orly ainsi que de la publicité aérienne.
Elle fait la connaissance du pilote DROUHIN qui disparaitra aux commandes de L’ARC EN CIEL de COUZINET en 1928. Obstinée, elle se fait prêter un avion CAUDRON C – 109 et un moteur SAMLSON. En juin 1928, elle remporte le prix de 25000 francs avec DROUHIN qui lui permettent de s’acheter le CAUDRON C – 109, à moteur de 40 chevaux, en prêt.
C’est aussi en 1928 que Marie-Louise change officiellement son prénom pour devenir MARYSE.
(Selon certains textes, on l’appelait ainsi en diminutif de Marie-Louise dès son enfance.)
Le 13 juillet 1928, elle s’adjuge avec DROUHIN, un premier record féminin homologué de distance en ligne droite pour avions biplaces légers 1ère catégorie du Bourget à Treptow (Poméranie, province en Pologne) avec 1058 kilomètres. Ils utilisent le CAUDRON C109 immatriculé F – AHFE n°01
à moteur SALSOM AD9 40/45 cv.
La même année, elle décroche la licence de transport public. Elle est la première femme à obtenir ce brevet en France.
Le 29 avril 1929, elle s’attribue le record de France féminin de durée pour avions légers, à Orly, en 10h30′ sur CAUDRON C109. Les 20 et 21 juin 1929, à l’occasion d’une nouvelle tentative de record de durée, seule à bord, elle manque d’essence, mais bat cependant le record français en volant pendant 24h24′.
Les 28 et 29 juillet 1929, elle bat le record international féminin de durée, seule à bord en 26h48′ sur CAUDRON C109/1 F – AISC n° 6194 et gagne 10.000 francs.
Ce record lui est repris le 02 mai 1930 par Léna BERNSTEIN en 35h45′. [ Léna BERSNSTEIN est une aviatrice française d’origine russe, née à Leipzig (Allemagne) en 1906, elle meurt à BISKRA (Algérie) le 03 juin 1932. ]
Le 1er avril 1930, elle se rend en Allemagne prendre livraison de son KLEMM 25 F – ARMB qu’elle baptise TROTTINETTE.
Le 17 août 1930, elle bat avec le KLEMM le record de durée 2ème catégorie pour avions légers, seule à bord, en 26 heures.
Le 02 septembre 1930, elle décolle avec son KLEMM 25 et se pose le 04 septembre après 37h55′ de vol au dessus du Bourget.
Elle bat le record d’endurance que détenait Léna BERNSTEIN avec 35h45′ et le record pour avions de moins de 350 kg.
Sa résistance physique a été mise à rude épreuve. A sa descente d’avion, elle déclare:
Cet exploit ayant été réalisé avec un avion propulsé par un moteur SAMLSON, cette société lui offre une voiture neuve tous les deux ans jusqu’à sa mort en 1952.
Le 28 JUIN 1931 à 05h00, elle décolle du BOURGET avec son KLEMM 25. Guy BART l’accompagne en CAUDRON C – 230 jusqu’à LIEGE (Belgique). Maryse se pose à YURINO (Russie) après 30h30′ de vol et réalise le record international de distance en ligne droite, seule à bord, pour avions monoplaces à 97 km/h de moyenne. Cette performance lui vaut la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur et le très prestigieux et très convoité » Harmon Trophy » américain décernée pour la première fois à une française.
En 1934 avec Hélène BOUCHER et Adrienne BOLLAND, elle se lance dans le combat féministe pour le vote des femmes.
En fin d’année, son état de santé lui vaut un retrait provisoire de licence et elle doit se faire soigner à Megève.
Le 06 juin 1935, nouveau coup du sort : son fils Germain, qui sert dans la Marine Nationale, meurt à l’hôpital de Bizerte (Tunisie) de la fièvre typhoïde.
En août 1935, elle fonde avec Guy BART une école de pilotage à Orly appelée " MARYSE BASTIE AVIATION "
qui n’aura qu’une existence éphémère.
En fin d’année, elle forme le projet de battre le record de la traversée de l’Atlantique sud qui est détenu
en 1935 par l’australienne Joan BATTEN en 13h39′.
Elle s’astreint à une préparation minutieuse qui lui fera faire un aller-retour transatlantique avec Jean MERMOZ.
Le 30 décembre 1936, seule à bord de son CAUDRON C – 635 SIMOUN F-ANXO, sans radio et navigant au compas,
elle bat le record de la traversée de l’Atlantique sud de DAKAR à NATAL (Brésil) en 12h05′ soit une vitesse moyenne de 264 km/h.
Le SIMOUN disposait d’un moteur Renault de seulement 180 CV,
Initialement quadriplace, le SIMOUN avait été modifié pour pouvoir embarqué 890 litres d’essence.
Le 11 janvier 1937, elle baptise son avion » JEAN MERMOZ » en hommage à cet aviateur disparu sur la même ligne le 07 décembre 1936, aux commandes de l’hydravion Latécoère 300 » LA CROIX DU SUD « .
De novembre 1937 à mars 1938 et toujours avec un CAUDRON C – 635 SIMOUN, elle repart en Amérique du sud pour un cycle de conférences au terme duquel elle abandonne à nouveau son avion sur place.
Lors de l’offensive allemande de mai 1940, elle offre ses services à la Croix-Rouge et s’active auprès des prisonniers français au camp de DRANCY.
Lors du départ d’un train vers l’Allemagne, elle se fracture le coude et en garde une invalidité.
Elle rejoint en juin 1940 la Résistance au sein du réseau DARIUS et sous couvert de son activité à la Croix-Rouge, elle recueille des
renseignements sur l’occupant.
Bien qu’ayant été arrêtée par la Gestapo en 1944, elle reste active pendant toute la durée de la Guerre.
Après la libération de PARIS, elle s’engage dans les auxiliaires féminines de l’Armée de l’Air avec le grade de lieutenant puis elle est démobilisée en 1946.
En 1947, elle est promue au grade de commandeur de la légion d’honneur pour » titres de guerre exceptionnels et faits de Résistance « .
(Cliché de Maryse Bastié de http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com)
En 1951, elle entre au service des relations publiques du Centre d’Essais en Vol de Brétigny. C’est dans ce cadre qu’elle prend place à bord du
prototype » Nord 2501 Nord-Atlas 02 F-WFUN » présenté à une délégation brésilienne lors du meeting du 06 juillet 1952 à BRON et qu’elle trouve la mort avec l’équipage du Commandant PENNINCKX. L’avion revenait d’un survol de LYON et, après un passage au-dessus de BRON, moteur droit arrêté, il s’est engagé dans une chandelle qui s’est terminée en décrochage. L’avion s’est écrasé et a pris feu.
Un monument est érigé à l’aérogare de 1930. Il sera plusieurs fois déplacé. On peut le voir aujourd’hui
sur l’aéroport de BRON en face du bâtiment de la Météo.
La promotion 2004 de l’école Militaire de l’Air a pris pour nom de baptême celui du Capitaine Maryse BASTIE le 1er juillet 2005 à Salon de Provence.
Il faut toutefois saluer l’initiative des élèves de la promotion 2007 de l’Ecole Militaire de l’Air de Salon de Provence qui, le 06 décembre 2007, ont choisi de venir à BRON déposer une plaque commémorative au pied du monument.
Ces militaires ont souhaité mettre l’accent sur le fait que Maryse BASTIE fut la » Première Aviatrice Française brevetée transport public « .
L’aviatrice reçoit l’hommage posthume de la nation et de toute la famille aéronautique.
Ses obsèques se déroulèrent aux Invalides.
Elle était Capitaine de l’Armée de l’Air et totalisait 3000 heures de vol.
Maryse BASTIE fut citée à l’ordre de la Nation et le texte de cette citation est lu chaque 06 juillet devant les auxiliaires féminines de l’Armée de l’Air.
Maryse BASTIE repose à PARIS au cimetière de MONTPARNASSE.
Une citation, à titre posthume, à l’ordre de la nation a été prononcée à cette occasion par une aviatrice de la CABA 117 : « Le président du conseil des ministres, sur la proposition du ministre de la défense nationale et des forces armées et du secrétaire d'Etat à l'air, cite à l'ordre de la Nation : Maryse Bastié, aviatrice.Aviatrice ayant conquis une renommée mondiale en dix records, au cours desquels, seule à bord, elle a fait preuve d'une rare maîtrise servie par un total mépris du danger. A inscrit à son palmarès, parmi d'autres exploits : en 1930, le record de durée féminin international en trente sept heures cinquante cinq minutes. En 1931, le record féminin international de distance avec 2976 kilomètres. En 1936, la traversée féminine de l'Atlantique sud en douze heures cinq minutes. Souriante messagère de paix, a profondément contribué au ressèrement des liens qui unissent à la France les grandes nations latines. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, est restée fidèle à son idéal de liberté en luttant avec une foi opiniâtre contre l'envahisseur. Est tombée à lyon, le 6 juillet 1952, au soir d'une grande journée aéronautique, avec un équipage d'essais qui présentait un avion prototype. Capitaine de l'armée de l'air, 3000 heures de vol, commandeur de la légion d'honneur à titre militaire, Maryse Bastié lègue à la postérité l'admirable leçon d'une victoire constante de la volonté sur la fragilité. Son nom restera parmi les plus grands et les plus purs de l'histoire des ailes françaises. »
(Sources : Armée de l'Air et DE l'Espace)